Internet a parfois trop bonne mémoire
Publié par Retailleau Fabrice Copywriter le 17 novembre 2009 à 19:36.INTERNET - Sur les blogs, les réseaux sociaux et les forums, il peut être difficile d'effacer ses traces...
«Il nous a roulés dans la farine!» Pendant deux ans, voici le résultat qui s'affichait lorsqu'on tapait le nom de Pierre* sur Internet. Ce chef d'entreprise spécialisé dans la navigation en mer a dû mettre son activité entre parenthèses après un souci avec l'un de ses fournisseurs. «L'un de nos clients ne l'a pas compris. Il a cru bon de poster sa réaction sur plusieurs forums, raconte-t-il. Le message n'était pas insultant, mais nuisait aux affaires. Moi-même, je tape régulièrement des noms de contacts sur le Net...»
Et il n'est pas le seul. Selon une étude américaine récente (Carrerbuilder.com), 45% des recruteurs scrutent Internet pour trouver des informations sur les candidats à l'embauche. Pire: 35% avouent avoir écarté des postulants après avoir vu des photos ou des infos déplacées les concernant.
Deux millions d'utilisateurs sur Viadeo, près de quatorze millions sur Facebook, «en tant que recruteur, on ne peut pas passer à côté des réseaux sociaux», confirme ainsi un professionnel parisien. Les paroles s'envolent. Mais les écrits restent et s'incrustent durablement sur l'écran. «Il y a les photos de jeunes bourrés qui peuvent nuire à leur future carrière, les vieux articles de presse ou même les discussions privées sur les forums», poursuit ce recruteur.
Une partie de son intimité connue de tous en arrivant au boulot
Valérie Sédallian en a fait l'expérience. Cette avocate a attaqué Google en justice au nom d'une victime d'Internet. La procédure a duré près de dix ans. Elle a perdu. «A la fin des années 1990, ma cliente avait participé à des forums Internet au sujet de l'adoption. Google a racheté les forums. Les billets de ma cliente se sont retrouvés en ligne. Consultables par tous...»
C'est d'ailleurs ce qu'ont fait ses collègues un beau matin de 2007. «Elle a découvert qu'une partie de son intimité était connue de tous en arrivant au boulot», poursuit Valérie Sédallian. Le seul souci, c'est que Google est une entreprise américaine régie par le droit californien. «Et tant que des sociétés comme ça seront aux Etats-Unis, le droit à l'oubli numérique ne restera qu'un sujet de colloque!»
Cela peut aussi devenir un business. En septembre dernier, Albéric Guigou a lancé Reputation Squad, une entreprise qui se propose de gérer la réputation électronique des particuliers. «Pour 30 euros, on supprime un lien qui pose problème. Si ça ne marche pas, on propose de noyer la réputation du client en créant des blogs ou des vidéos promotionnelles», résume le chef d'entreprise.
C'est grâce à lui que Pierre* s'est refait une virginité en ligne. «J'étais prêt à payer pour ne plus traîner cette réputation comme un boulet.»
* Le prénom a été modifié.
Libellés : Vie-Privee
Dailymotion est toujours en version beta
Publié par Retailleau Fabrice Copywriter le 09 avril 2007 à 08:53.Qui pédale dans les coulisses de Dailymotion, la plate-forme vidéo française qui reçoit chaque jour 2 millions de visiteurs uniques ? Ce jeudi matin, direction les locaux de Dailymotion, au 6e étage d'un immeuble du 2e arrondissement de Paris. Dans l'entrée s'entassent des cartons d'ordinateurs, des meubles à moitié montés et deux canapés vert pomme flambant neufs.
«Ben arrive», assure son staff. «Ben», c'est Benjamin Bejbaum, PDG de Dailymotion, la start-up qu'il a créée en mars 2005. Trentenaire surbooké, débit de parole ultrarapide et usage débridé du franglais, il commence ses journées à 8 heures et les finit à 23 heures. Il nous reçoit dans sa salle de réunion toute neuve, entouré de ses deux responsables de «RP» (relations presse), pour un entretien à mots contrôlés.
Dailymotion semble prospérer à grande vitesse...
On a commencé à trois (avec Olivier Poitrey, directeur technique, et Didier Rappaport, responsable du business/développement) dans une chambre au début de 2005. Depuis, on a déménagé six fois. Aujourd'hui, Dailymotion compte 47 salariés. D'ici la fin 2007, on devrait encore recruter une trentaine de personnes, notamment pour renforcer l'équipe commerciale, chargée de vendre les espaces publicitaires du site. Du coup, il est possible qu'on déménage encore, car on va commencer à être à l'étroit?
Combien vaut Dailymotion?
Faut-il redire que notre société n'est pas à vendre? Dailymotion est une plate-forme communautaire où l'on peut stoker des vidéos à vie. On se focalise sur la croissance du site, pas sur le reste. On a encore dix ans de travail, peut-être cent. Le produit n'est pas fini et ne le sera sans doute jamais. On adore dire qu'on est toujours en version beta, c'est un concept très web 2.0.
Quels sont les gros chantiers de Dailymotion?
On en a deux. D'abord, faire en sorte qu'il y ait davantage de vidéos qui puissent intéresser tout le monde. On a d'ailleurs créé une zone spéciale, gratuite bien sûr, pour les meilleurs «motionmakers» - nos VIP en quelque sorte -, ceux qui réalisent des vidéos particulièrement bien faites, que ce soient des courts-métrages, des sketchs, des clips ou des documentaires.
On passe un contrat avec ces «motionmakers» (parmi lesquels figurent des artistes comme Alain Chamfort, Kamini, Alain Souchon ou Matthieu Boggaerts) pour se répartir les revenus tirés de la publicité. Car un média comme Dailymotion doit partager ses revenus avec sa communauté créative.
C'est d'ailleurs notre second chantier: vendre de la pub. La nouvelle version de Dailymotion, lancée la semaine dernière, compte plus d'espaces publicitaires que la version précédente. Mais là, notre difficulté, c'est de monétiser notre site tout en respectant notre communauté d'internautes.
Que pensez-vous que vos internautes voudront à l'avenir ?
Nos internautes veulent de plus en plus de liberté, de plus en plus de sens aussi. Sur Dailymotion, on peut avoir des amis, communiquer avec eux, être programmateur, rechercher des contenus, voir des choses que l'on ne voit pas à la télé. Ils veulent aussi communiquer. Car il y a plein de petites communautés à l'intérieur de la grande communauté de Dailymotion. On travaille pour qu'ils puissent s'échanger facilement des playlists, se recommander leurs vidéos entre eux, se parler via webcam. Pour communiquer davantage, on va bientôt passer des accords sur mobiles. A chaque fois qu'un internaute vient sur Dailymotion, notre but, c'est qu'il ne reparte pas déçu.
On a parfois l'impression que vous êtes à la traîne par rapport à YouTube, votre homologue américain. Qui est sorti le premier?
C'est Dailymotion, en mars 2005, quelques mois avant la naissance de YouTube, en juillet 2005. Dailymotion est un produit international, traduit en treize langues, avec cinq pages d'accueil différentes en fonction du pays où l'on se connecte: vous ne verrez pas la même chose sur Dailymotion selon que vous êtes en France ou en Allemagne par exemple. Les membres de notre équipe elle-même ne sont pas tous français et onze d'entre eux bossent à plein temps sur l'envergure internationale de Dailymotion. On est les seuls à avoir ça.
Propos reccueillis par Alice Antheaume pour 20 Minutes
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MySpace : la dernière success story du Web
Publié par Retailleau Fabrice Copywriter le 17 juillet 2006 à 23:48.MySpace.com : On trouve de tout sur cette plate-forme communautaire... des blogs, des sélections musicales MP3, des fils d'actualités. En près de deux ans, MySpace est devenu un véritable phénomène outre Atlantique. Ce site bat des records d'affluence, même s'il ne gagne toujours pas d'argent.
Sur la page d'accueil, le sous-titre «un endroit pour les amis» résume la philosophie du site. La recette du succès de MySpace ? Un mode d'emploi simple. On y ouvre gratuitement sa page personnelle ou un blog pour parler de soi, de ses goûts, ou de ses coups de coeur. Les internautes séduits par une photo ou par des affinités communes (clip vidéos, sélections musicales MP3) cherchent le contact. Leur tentative pour adhérer sera acceptée ou repoussée. Le réseau se crée progressivement.
MySpace est une manière de trouver des infos et de les partager avec les autres. Le tout gratuitement. Lily Allen, la nouvelle reine de la pop anglaise s'est fait connaître grâce à cette plate-forme communautaire. Inconnue il y a encore six mois, elle a mis ses chansons en ligne en novembre sur MySpace, comme le groupe de rock anglais Arctic Monkeys , et elle a fini par recevoir plus de 5 millions de visiteurs sur sa page avant de signer chez EMI en décembre 2005.
Pour MySpace, tout est allé très vite. En près de deux ans, le site américain communautaire a trouvé son public sur la Toile. Cette plate-forme est désormais entrée dans le Top 10 des sites les plus visités aux Etats-Unis. Début juillet 2006, elle s'est positionnée comme le site le plus fréquenté par les internautes américains devant les géants Yahoo! et Google, soit une croissance de 4 300% en deux ans. Un bilan d'autant plus intéressant que le contenu de la plate-forme n'a rien coûté puisque ce sont les utilisateurs qui le créent.
90 millions d'utilisateurs à travers le monde
MySpace est une plate-forme communautaire ou site de socialisation (social networking en anglais) dans la mouvance des services gratuits type «Web 2.0» (chat, création de blogs, messagerie instantanée, fils d'actualités...). Le concept «Web 2.0» les initiés auront compris, les autres beaucoup moins. Pour résumer, le Web 2.0 marque une nouvelle ère qui place l'utilisateur au coeur du contenu numérique, l'internaute devient vraiment actif contrairement à une période «Web 1.0» où il était juste un simple consommateur de services.
C'est un marché à fort potentiel qui attire les investisseurs. Fondé en 2003, le site a été racheté en 2005 pour 580 millions de dollars par le groupe de communication News Corporation du magnat de la presse Rupert Murdoch, intéressé par le potentiel en terme de publicité. Gratuit, le site compte actuellement quelque 90 millions de membres à travers le monde, et affirme en accueillir 250 000 chaque jour. Et c'est loin d'être fini, MySpace entend poursuivre son développement en Europe. Près d'une dizaine de pays européens dont la France sont visés. A plus long terme, le site vise des pays émergents comme la Chine et l'Inde. MySpace est devenu un rendez-vous incontournable sur internet même si le site ne gagne toujours pas d'argent. Dans un avenir proche, la plate-forme communautaire compte innover. Et cela notamment, vers la recherche sur internet, un moyen parmi d'autres d'augmenter les recettes publicitaires.
Reste que le succès ne va pas sans poser certains problèmes. Le site est depuis quelques semaines au coeur d'une polémique. Les responsables ont décidé de mettre en place des mesures de protection des jeunes internautes car, si certains échangent, s'amusent et communiquent grâce à MySpace, d'autres se font racketter en ligne, voire lient de mauvaises connaissances.
Une adolescente texane de 14 ans a en effet porté plainte pour non information des risques associés au service. Prétendant avoir été sexuellement agressée par un étudiant de 19 ans rencontré par le biais du site, elle réclame 30 millions de dollars de dommages et intérêts. Moralité : les députés américains ont évoqué cette semaine le vote d'une loi pour instaurer notamment une vérification obligatoire de l'âge des membres de ce type de sites.
Source : RFI
Auteur : Myriam Berber
Libellés : Exoplanet, Fabrice-Retailleau, Louxor, MySpace, Success-Story